Jeunes veufs et confinement - Témoignages

Veuve à 42 ans et maman de deux garçons 11 et 9 ans, mon mari nous a quittés brutalement à 40 ans il y a bientôt trois ans après deux semaines d'hospitalisation. Depuis nous avons appris à vivre à trois, et j'ai appris à être seule à assumer toutes les responsabilités de ma famille.

Cette pandémie de Covid-19 qui frappe le monde entier est venue perturber notre vie qui était déjà fragile. À l'annonce de la fermeture des écoles, il fallait que je gère les enfants tout en continuant à me rendre à mon travail, le télétravail n'étant pas possible.

Alors que mes collègues divorcé(es) ou séparé(es) ont réussi à s'organiser pour la garde de leurs enfants, je me suis rendu compte que ma vie est complètement différente de la leur. Je dois me débrouiller toute seule, je n'ai pas "le droit" d'être malade ou mise en isolement car mes enfants sont encore petits pour s'occuper d'eux ou prendre en charge leur maman.
La peur de la maladie, de la mort nous ont envahis, nous avons perdu le sommeil, et le médecin m'a prescrit un arrêt de travail pour rester à la maison avec mes enfants.

Le confinement à trois est une étape très difficile, la gestion des enfants, l'école à la maison, l'isolement... J'ai beaucoup repensé à mon mari : pourquoi il est aussi parti trop vite, trop tôt ? J'ai ressenti une vive colère, de l'abandon, de l'injustice, l'incompréhension, de la culpabilité...
Deux choses aujourd'hui me font tenir : mes enfants et ma foi.

Emmanuelle. Diocèse de Roanne


La période de confinement actuelle apporte son lot de contraintes supplémentaires à tout le monde.
En tant que veuf avec trois enfants de 8, 12 et 14 ans, il faut surmonter à la fois les difficultés personnelles (isolement) et les difficultés liées au confinement des enfants, avec la particularité de devoir, encore une fois, tout gérer tout seul.

Dans mon cas, comme je continue de travailler à distance (télétravail), je ne suis que peu disponible pour le surcroît de travail demandé. En effet, l'enseignement à distance pour les enfants nécessite l'aide de parents, ne serait-ce que pour des questions techniques. Il faut essayer de les suivre, les guider et les aider si besoin, mais aussi faire preuve d'indulgence et de souplesse car les enfants doivent se débrouiller quand même beaucoup seuls. Comme ils ne vont plus également à la cantine, il faut aussi préparer un repas supplémentaire le midi et prévoir la logistique associée. Enfin il faut gérer les moments de jeux et de détente, et les frictions inévitables qui finissent par se produire après plusieurs semaines confinés ensemble. Heureusement dans mon cas la maison est relativement grande et nous avons un jardin qui permet aux enfants de prendre l'air et de s'amuser. Je ne me plains donc pas trop, on sert les dents, on gère et on avance, mais comme veuf depuis 2013 on commence à avoir l'habitude !

Romaric. Diocèse de Lille


J’ai rejoint récemment Espérance et Vie étant jeune veuve depuis quelques mois.
Ce temps de confinement que je partage au quotidien avec mes deux fils est encore plus difficile à vivre pour nous trois avec des vagues de larmes mêlées à des angoisses, des tensions mais aussi des moments de partage et des petits bonheurs chaque jour grâce à ma merveilleuse famille qui nous soutient beaucoup et nos vrais amis.
C’est une joie d’avoir mes deux fils à mes côtés pour continuer notre route ensemble. Je remercie tellement mon époux de ce beau cadeau de la vie qu’il me laisse. Je l’invoque chaque jour de ma vie et je sens sa présence vivante qui intercède pour nous et m’envoie des signes.

Cette période de confinement que j’offre au Seigneur, me permet de réciter chaque jour mon Rosaire dont un chapelet que je récite en union avec le Sanctuaire Notre Dame de Lourdes et de continuer l’Adoration sans oublier un temps de prière partagé avec mes enfants, chaque soir.

Ma foi est bâtie sur du roc. C’est un vrai trésor. Elle est indestructible. Gloire à toi , Seigneur.

Bénédicte. Diocèse de Paris