Pensées de veuf, de veuve, en ce temps de pandémie et de confinement…

Absence de sortie pour les courses, les réunions, les visites, le bénévolat, la marche…
L'ennui est pesant. Comment occuper mon temps ?


Regarder les albums de photos : ça me fait pleurer.
Le tour du jardin : je tourne en rond.

Je n'ai goût à rien et je suis inutile. Pourtant j'ai connu des temps durs. Mais la, c'est trop !
Je parle aux murs et je me terre.

Personne ne me verra, personne ne va venir ! Pourquoi me laver, m'habiller, passer l'aspirateur ?
Je ne me reconnais plus moi-même.

Covid, contagion, souffrance… La télé ne parle que de ça. On compte les morts…
Le danger est monstrueux. Je suis paralysé par la peur.

Je suis vieux(vieille), et personne ne sait quand la maladie s'arrêtera.
Ma vie va-t-elle finir comme ça ?

Isolement. Seul(e) dans un monde hostile : c'est la guerre, il faut fuir les autres !
J'ai envie de serrer des mains, de gestes amicaux, d'un gâteau partagé…

S'il était là… Si elle était là… Avant nous aidions dans les moments difficiles.
C'est peut-être mon heure à mon tour. Mais je serai seul(e), ça me fait peur aussi.

Je ne peux plus voir mes enfants, mes petits-enfants, mes amis. J'entends seulement leur voix au téléphone ou je les aperçois quand ils déposent mes courses au portail.
Ils me manquent. Je n'ai plus qu'eux maintenant.

En plus ils m'interdisent de sortir car ils n'ont plus que moi, le parent survivant !
Je suis enfermé(e) chez moi, en prison ! Jusqu'à quand ?

Une Semaine Sainte terrible ! Pas de rameau, pas de messe, pas de communion…
La messe à la télé et seul(e) à table, ce n'est pas Pâques !

Si je suis contaminé(e), c'est certain, je ne survivrai pas. Il sera trop tard.
Alors pour mes enfants je fais attention.

Et lui, et elle, que dit-il(elle) de me voir comme ça, alors qu'il(elle) s'est tant battu(e) contre la maladie ?
Je n'ai pas le droit de me laisser aller.

Bonne idée des évêques ! Le 25 mars j'ai mis ma bougie sur la fenêtre. Je n'étais pas la(le) seul(e).
Tous les jours à 15h30, je suis à Lourdes pour le chapelet, bien en communion avec tant d'autres.

La sonnerie du téléphone casse le silence, la vie reprend. Qui est-ce ?
Peut-être vais-je recevoir une bonne nouvelle, enfin ?

Les responsables d'Espérance et Vie ont fait des binômes pour s'appeler pendant le confinement.
Que ça fait du bien de parler, et là, on a le temps ! Et puis j'ai quelqu'un dont je prends soin.

L'aumônier diocésain du mouvement a envoyé par la Poste le message de l'aumônier national.
Quelle belle attention pour ceux qui n'ont pas Internet !

Je relis les Reflet : vraiment ça rejoint ce que je ressens. J'attends les prochaines réunions.
J'espère... Dieu n'est pas dans le camp du virus, il est avec nous. Que ta volonté soit faite !

A partir de paroles entendues.